Simon de Cardaillac

1932-2019

Simon de Cardaillac (1932-2019) est un peintre français dont la trajectoire artistique, marquée par la discrétion et la profondeur, s’est construite à l’écart des projecteurs. Né à Nice, il grandit au sein d’un cercle artistique étroitement lié à Jeannine Guillou et Nicolas de Staël, ce qui nourrit très tôt son regard d’artiste. Proche d’Antoine Tudal, il partage avec lui des expériences fondatrices et s’initie à la peinture sous l’œil bienveillant de figures majeures comme Braque et de Staël.

Installé à Paris après ses études d’architecture, il fréquente musées et ateliers, et expose dès 1956 aux côtés d’Alechinsky, Hartung ou Sonia Delaunay. Malgré l’intérêt croissant de collectionneurs, notamment américains, il refuse les sirènes du marché de l’art, préférant une recherche libre et exigeante.

Influencé par la pensée de Nietzsche, il conçoit l’art comme une réponse existentielle, un acte de fidélité à soi. Dans son atelier de Sèvres, il crée une œuvre dense et singulière, faite de matériaux bruts, de collages et d’objets issus du quotidien. Il explore les langages de la signalétique urbaine, des chiffres, des lettres, et interroge les codes visuels de notre monde contemporain.

Assistant de Hans Hartung et d’Anna-Eva Bergman, il reste fidèle à leur amitié sans jamais capitaliser sur ces liens. Poète visuel, il mêle abstraction lyrique, gravure, photographie et critique de la société de consommation. Refusant d’entrer dans le jeu marchand, il poursuit une œuvre exigeante, lucide et profondément humaniste. Aujourd’hui, son travail fait l’objet d’une redécouverte méritée.